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Je leur dois tout !
Ils m'ont aidée à me former, en tant que mère de famille, dès ma toute première grossesse ! J'ai découvert, avec émerveillement et soulagement, comment aider les enfants à grandir et à se construire.
Toute la sagesse et la connaissance qu'ils m'ont transmises me sont toujours utiles, dans mes rapports avec les jeunes élèves en difficultés puisqu'avant de les aider concrètement, il me faut comprendre leur fonctionnement.
Je vous laisse découvrir mes maîtres et je vous souhaite une visite constructive !
Sa vocation première, celle
de devenir un « médecin d’éducation », elle
l’a puisée dans sa propre enfance : elle grandit, (et souffrit),
dans l’ombre pesante d’une sœur aînée décédée,
et d’une mère si traumatisée par cette perte qu’elle
reproche à sa seconde fille d’être en vie.
Ainsi, du fait de cette douleur, Françoise Dolto fera de l’enfant
en souffrance et de ses rapports avec la mère, son domaine de prédilection.
C’est là qu’elle
innovera, aussi bien dans la réflexion que dans la pratique.
Son influence s’étend jusqu’au juridique.
Ainsi, en effet, la loi de 1993 sur
l’autorité parentale conjointe et les droits de l’enfant
en cas de divorce, n’aurait pas pu naître sans sa pensée.
Et son idée qui affirme que l’enfant n’est pas la propriété
des parents a été, tout simplement, révolutionnaire.
Les cinq clés de la pensée de Françoise Dolto :
1 ) L’enfant est une personne
!
******************************
Très jeune, Françoise Dolto avait promis : « Quand je serai
grande, je tâcherai de me souvenir de comment c’est, quand on est
petit » !
Ainsi, n’oubliera t-elle jamais que le nouveau-né aspire d’abord
à communiquer et que ses désirs, indépendants de ceux de
l’adulte, sont aussi respectables.
Une approche psychanalytique se traduisant par une confiance totale envers les sujets de ses cures, qu’elle cherchera à « suivre », persuadée que chaque enfant est doté d’un savoir, même confus ou ignoré, le guidant sur son chemin : « fou », « débile », qu’importe, dès lors qu’il trouve un équilibre. Mais ce respect d’un choix de vie est surtout une éthique, pour laquelle Françoise Dolto a milité avec ferveur et vigueur, faisant parfois scandale, dans une société habituée à considérer que l’enfant n’a de valeur que par ce qu’il peut devenir, pourvu qu’il soit assez « sage » et suive sa vocation : satisfaire ses parents !
2) Tout est langage :
********************
A la différence de l’animal, chez l’être humain
tout « veut dire quelque chose ».
Les gestes les plus absurdes ont un
sens, font partie d’un langage symbolique à travers lequel se tisse
ce que Françoise Dolto appelle « la fraternité d’espèce
».
Parler, s’exprimer, permet de marquer sa
différence vis-à-vis d’un autre (avant tout de sa mère),
pour mieux partager avec lui des émotions, des souvenirs, des idées.
3 ) Le « parler vrai »
:
*******************
Selon Françoise Dolto, il faut non seulement parler « avec »
l’enfant, mais
« à » l’enfant. Surtout, lui « parler vrai
». On ne peut pas mentir à l’inconscient, il connaît
toujours la vérité insistait lapsychanalyste.
4 ) Le complexe du homard :
****************************
Françoise Dolto a inventé cette image pour représenter
la crise d’adolescence. L’enfant se défait de sa carapace,
soudain étroite, pour en acquérir une autre.
Entre les deux, il est vulnérable, agressif ou replié sur lui-même.
Mais « ce qui va apparaître est le produit de ce qui a été
semé chez l’enfant », avertit la spychanalyste.
Les parents devraient donc voir les crises
e xplosives comme preuve qu’ils ont rempli leur contrat, les repères
éducatifs s’avérant suffisamment souples pour
« sauter » au bon
moment.
A l’inverse, si les parents sont trop rigides, l’ado restera prisonnier
de sa carapace et désarmé face à la dépression.
5 ) L’image inconsciente du corps :
***********************************
Il s’agit là du concept de l’œuvre de Dolto théoricienne.
La psychanalyste est partie du concret, en l’occurrence des dessins des
enfants qu’elle recevait. Elle a réalisé que ces dessins
représentaient en fait leur propre corps, un corps parfois aberrant,
fantastique, en un mot imaginaire, figurant leurs désirs, leurs manques,
leurs rapports avec les autres.
Le corps imaginaire est notre premier moyen d’expression, un langage symbolique,
toujours mystérieux.
C’est à travers cette vision du corps que la dimension éthique
et poétique de Françoise Dolto se révèle avec le
plus de force. On peut appeler le respect de ce mystère-là, chez
l’autre, par le nom : liberté !
Les grandes dates de Françoise Dolto :
6 novembre 1908 : Françoise Marette naît à Paris,
1920 : sa sœur aînée, Jacqueline, meurt d’un cancer,
1934 : Françoise entame une
analyse avec
Laforgue et fait médecine,
1938 : Rencontre avec Jacques Lacan,
(psychanalyste de renommée mondiale)
1939 : Elle ouvre son cabinet,
1942 : Elle épouse Boris Dolto,
(psychanalyste, lui aussi).
Naîtront de cette union, trois enfants :
Jean, Carlos (le célèbre chanteur), et Catherine.
1964 : Participe avec Lacan à la fondation
de l’Ecole Freudienne de Paris.
1976 : C’est la « Doltomania » !
: sur France
Inter, dans l’émission « Lorsque
l’enfant paraît », elle répond aux lettres d’auditeurs.
1979 : Ouverture de la Maison verte à Paris, qui accueille les enfants de moins de 3 ans et leurs parents.
27 août 1988 : Ses derniers mots avant de
mourir : « J’ai tout donné.
Maintenant, laissez-moi tranquille.
C’est ma deuxième naissance ».
Il y a beaucoup à apprendre
d’un médecin psychologue de l’enfance qui exerce dans sa
propre école, à Monte Vista, aux Etats-Unis ! Cet auteur américain
a connu une renommée mondiale avec son best-seller : "Tout se joue
avant six ans". Comme il le fait justement remarquer, « faire »
un enfant ne nous donne pas automatiquement la sagesse et l’efficacité
nécessaires à l’art d’être parent. Pour bien
exercer cet art, il est essentiel de savoir comment les enfants grandissent.
Il explique dans cet ouvrage les mécanismes du développement
de l'enfant avant l'âge de six ans et propose d'aider l'enfant à
vivre, à penser, à développer ses aptitudes et sa personnalité
en fonction du stade de développement auquel son âge correspond,
sans rien et contraindre ni rien forcer.
Mais il avertit ses lecteurs d’un
danger, qu’il est indispensable de vous communiquer, tel que :
« Vous aurez beau apprendre tout ce que la science nous enseigne sur les
enfants, si vous n’avez pas le sens de ce qui est l’enfance, vous
courez à l’échec. Aussi, vous faudra-t-il renouer avec l’enfant
qui est en vous. C’est le meilleur guide que vous puissiez trouver. Privés
de ce sens, nous comprenons mal les données scientifiques et nous en
faisons mauvais usage, parce que nous voyons uniquement à travers nos
yeux d’adultes."
Notre société contemporaine n’assure pratiquement pas l’apprentissage
du métier de parent. Et pourtant, l’enfant n’aura jamais
de professeur plus influent!
Aucun métier n’est plus complexe que celui qui consiste à être ainsi vingt-quatre heures sur vingt-quatre à la fois ce psychologue et ce professeur qu’on nomme parent » .
Dodson résume ses principes de pédagogie en 12 commandements
1) Ton enfant point n'humilieras.
2) Des menaces point n'useras.
3) Ton enfant point ne corrompras.
4) Les bonnes résolutions point n'extorqueras.
5) Ton enfant point trop ne protégeras.
6) A un enfant point trop ne parleras.
7) Obéissance aveugle et immédiate point n'exigeras.
8) Ton enfant point trop ne dorloteras ni indulgent trop ne seras.
9) Vis-à-vis des règles et lois, cohérent tu te montreras.
10) Des règles inadaptées à
l'âge d'un enfant, point ne fixeras.
11) De méthodes moralisantes et culpabilisantes, point n'useras.
12) Si tu n'as pas l'intention de les faire appliquer, point d'ordres ne donneras.
Né en 1920, ce pédiatre américain est très célèbre aux Etats-Unis et en Europe pour ses livres comme pour ses interventions à la télévision. Son passage dans l'émission TV "Le bébé est une personne" a été très remarqué .
Ses recherches sur les "compétences"
des nouveaux-nés font de lui un des pionniers de la bébologie.
Il a mis au point une "échelle d'évaluation des conduites
néo-natales", le BNBAS (Brazelton Neonatal Behavioral Assessment
Scale) qui permet d'apprécier les différents aspects de la compétence
du nouveau-né en se fondant sur 27 items du comportement et un examen
neurologique. Le BNBAS permet d'évaluer notamment le processus d'habituation,
la réaction d'orientation vers des stimulus animés ou inanimés,
la qualité et la durée des périodes d'éveil calme
et attentif, la maturité motrice, les réactions posturales au
contact de l'adulte, la capacité de régulation individuelle et
interindividuelle, etc. Les résultats du BNBAS sont relevés selon
une échelle de cotation utilisée aux Usa et dans plusieurs pays
européens. Professeur de pédiatrie à Harvard,
Brazelton dirige l'unité de développement de l'enfant à
l'Hôpital d'Enfants de Boston. Il s'est notamment intéressé
à la crise d'indépendance de l'enfant entre un et trois ans estimant
que ce sont les dernières années durant lesquelles les parents
peuvent compter jouer un rôle seuls.
Les parents s'enorgueillissent de manière très personnelle et
même narcissique de chaque nouveau progrès de leur enfant.
L'enfant est très sensible à l'intensité de la tension
qui règne dans l'atmosphère qui les entoure.
Il a besoin de limites. L'enfant "gâté"
est un être déstructuré à la recherche de modes d'organisation
qu'il ne trouve pas en lui-même.
Brazelton insiste beaucoup sur la période prénatale et préconise
les fameuses "dix minutes d'entretien prénatal qui valent au moins
douze heures de consultations post-natales". Il insiste sur l'importance,
durant la grossesse déjà, de parler avec la mère de son
interaction avec son enfant autant imaginaire que réel, de la rendre
attentive à la capacité de l'enfant d'avoir des échanges,
de lui montrer comment réagir affectivement et participer activement.
Henri Wallon, (né en 1879, mort
en 1962) était à la fois philosophe, psychologue, neuropsychiatre,
pédagogue et homme politique français.
Docteur ès lettres avec une thèse sur l'enfant turbulent (1925),
il crée le laboratoire de psycho-biologie de l'enfant.
Directeur de l'Institut de Psychologie de l'Université de Paris, il crée
en 1948 la revue "Enfance".
Ses théories
Refusant l'idéologie bourgeoise que représente à ses yeux
la métapsychologie freudienne, il s'inspire du "matérialisme
dialectique" et de ses observations cliniques pour décrire le développement
de l'enfant. Son œuvre a été définie comme une psycho-biologie
à la fois génétique, comparative, dialectique et matérialiste.
Son concept central est la comparaison des étapes motrices et mentales
de l'enfant normal et des bloquages et insuffisances fonctionnelles de l'enfant
handicapé.
A la différence de Piaget qui considère qu'un stade du développement
doit être atteint dans tous les domaines avant que la progression vers
un autre stade ne débute, Wallon ne décrit pas de "stades"
stricts avec des paliers.
Il estime que les stades se chevauchent
et s'imbriquent de façon complexe, discontinue, ponctués par des
crises (d'opposition, d'adolescence, etc.), des conflits et des mutations.
Le passage d'un stade à l'autre n'est pas une simple amplification mais
un remaniement, une transformation brusque impliquant conflit et choix entre
un ancien et un nouveau type d'activité.
Pour Wallon, chaque stade "plonge d'une part dans le passé mais
empiète d'autre part sur l'avenir". Il met donc l'accent sur l'interdépendance
des facteurs biologiques (maturation du système nerveux) et sociaux dans
le développement psychique.
Une telle conception a le mérite de rendre compte de la complexité
et du dynamisme de l'évolution de l'enfant mais rend difficile les repères
de développement selon l'âge.
On peut schématiser ainsi le développement de l'enfant selon Wallon
Avant 6 mois : le stade impulsif pur
C'est le stade de l'activité motrice réflexe avec adaptation sociale
progressive des réponses motrices et agitation diffuse lors des émotions.
La vie psychique du bébé se traduit par des mouvements sans coordination
ni but externe. Une évolution n'est possible que par le rapport dialectique
entre les facteurs neuro-biologiques de maturation et les facteurs sociaux de
relation (action de l'entourage familial) qui sert d'intermédiaire entre
le physiologique et le psychique.
"Je n'ai jamais pu dissocier le biologique du social, non pas que je les crois irréductibles l'un à l'autre, mais parce qu'ils me semblent chez l'homme si étroitement complémentaires dès la naissance qu'il est impossible d'envisager la vie psychique autrement que sous la forme de leurs relations réciproques".
6 à 12 mois : le stade émotionnel
C'est le stade de la symbiose affective, de l'expression par l'émotion (langage primitif de l'enfant) et de la reconnaissance dans le miroir. La maturation du système nerveux reste élémentaire mais les relations humaines permettent l'affinement des moyens d'expression.
12 à 24 mois : le stade sensori-moteur
C'est l'apparition des réactions
circulaires, de la marche et de la parole. L'enfant se déplace et explore
le monde avoisinant. Il manipule et identifie les objets. L'intelligence pratique
ou l'intelligence des situations apparaît.
"Le stade qui suit le stade émotionnel et qui intervient vers la
fin de la première année ou le début de la deuxième
est au contraire tourné vers le monde extérieur. On pourrait dire
que c'est l'éveil du réflexe appelé par Pavlov "réflexe
d'orientation ou d'investigation". L'enfant répond aux impressions
que les choses font sur lui par des gestes dirigés vers elles".
2 ans : le stade projectif
le stade du syncrétisme (perception globale et confuse des différents éléments) différencié. L'action stimule l'activité mentale. L'enfant passe par l'imitation, le simulacre, puis devient capable d'évoquer un objet ou un événement absents. L'enfant accède à la fonction symbolique dont le langage est la forme la plus élaborée.
à partir de 2 ans 1/2 : le stade du personnalisme
3 ans : phase d'opposition, négativisme, réaction de prestance (narcissisme), phases d'imitation, jeux d'alternance passivité-activité ;
4 et 5 ans: phase de grâce avec intégration et dépendance dans le milieu familial ;
6 ans : personnalité polyvalente avec des jeux de groupe et un rôle dans le groupe.
Philosophe et psychologue suisse, (né en 1896, mort en 1980), il s'intéresse
d'abord à la mécanique, aux oiseaux, aux coquillages et aux fossiles
!
Il se passionne ensuite pour la psychologie, la logique et la méthodologie
scientifique.
Avec Binet et Lalande, il travaille à Paris à l'élaboration
des tests d'intelligence puis cherche à reconstituer la genèse
ou les phases de formation de l'intelligence. Il s'oppose à Wallon en
affirmant le caractère continu du développement de l'enfant, estimant
que celui-ci va dans le sens de "la socialisation progressive d'une pensée
individuelle, d'abord rebelle à l'adaptation sociale, puis de plus en
plus pénétrée par les influences adultes ambiantes".
En 1923, sa première publication
sur le langage et la pensée de l'enfant le fait connaître. A partir
de l'observation des enfants, il réorganise totalement les concepts clés
du développement et les présente comme des stades allant de l'intelligence
sensori-motrice élémentaire du bébé jusqu'à
l'intelligence abstraite caractéristique de l'adolescence.
Il enseigne la psychologie de l'enfant à la Sorbonne de 1952 à
1963 et crée en 1956 le Centre International d'épistémologie
à la Faculté des Sciences de Genève. Il rédige de
très nombreux ouvrages. Sa correspondance avec Einstein est restée
célèbre.
Bärbel Inhelder est sa disciple et collaboratrice habituelle. Elle est considérée comme l'animatrice de l'équipe qui travaille autour de lui et qui comprend des psychologues, des mathématiciens, des biologistes, des physiciens, des logiciens.
Elle a notamment participé aux recherches sur le développement des quantités chez l'enfant, l'acquisition des invariants (boulettes d'argile, sucre dans l'eau, etc.), sur l'image mentale et la représentation de l'espace chez l'enfant, sur l'accession de l'adolescent à la pensée formelle.
Ses théories
**************
Jean Piaget est considéré comme un des fondateurs de la psychologie du XXème siècle. On a pu écrire qu'il représente pour la psychologie cognitive ce que Freud représente pour la psychologie de l'affectivité : l'auteur d'une théorie générale qui a permis une réorganisation du savoir et l'intégration de faits nouveaux.
La méthode de Piaget est exposée dans l'introduction à "La représentation du monde chez l'enfant". Cette méthode n'est ni celle de l'observation ni celle des tests. Il s'agit de faire parler et de laisser parler l'enfant de telle sorte que l'investigation psychologique se présente comme une conversation.
Selon lui, la pensée de l'enfant passe graduellement par une période sensori-motrice (acquisition de la notion d'objet permanent, jusqu'à 2 ans), préopératoire (égocentrique et animiste jusqu'à 4 ans), intuitive (apparition au niveau sensori-moteur de la réversibilité des opérations et du concept de conservation jusqu'à 7 ans), opératoire concrète (opérations complexes sur les objets jusqu'à 11 ans) pour atteindre entre 11 et 14 ans le stade d'équilibre final, celui des conduites intellectuelles supérieures.
Le point de vue théorique qui se dégage des analyses de Piaget insiste sur l'aspect de construction progressive des connaissances. Le psychologue a qualifié son épistémologie de "constructiviste", signifiant par là que le résultat de ses recherches permet de se représenter le développement non comme une simple accumulation continue et linéaire des connaissances, mais plutôt comme une construction de structures de complexité croissante.
Jean Piaget a étudié les comportements des nourrissons en observant d'abord ses propres enfants et en se posant trois questions :
1) Quelle différence qualitative existe-t-il entre la pensée de l'enfant et celle de l'adulte ?
2) Quelle est la vision du monde de l'enfant et son explication des phénomènes ?
3) Quelles filiations conduisent d'une structure de pensée à une autre ?
Pour le psychologue, l'intelligence
n'est qu'un cas particulier de l'adaptation biologique et progresse par étape.
L'âge de passage d'un stade à l'autre est variable selon les enfants
mais l'ordre des stades est immuable.
Il rejoint là Edouard Claparède (psychologue et pédagogue
suisse, fondateur de la psychologie fonctionnelle et promoteur de la pédagogie
expérimentale, il fut le partisan d'une école active et d'une
pédagogie tenant compte des besoins et des intérêts des
enfants.Le premier problème de la pédagogie, pensait-il, ce n'est
ni la méthode, ni le programme, mais
l'enfant'' !).
Claparède avait également, tout comme Piaget, défini la "loi de succession génétique" en écrivant :" l'enfant se développe naturellement en passant par un certain nombre d'étapes qui se succèdent dans un ordre constant".
La période de l'intelligence sensori-motrice :
Sous ce terme, Piaget désigne toute une série d'aptitudes qui diffèrent de l'intelligence dite "supérieure".Cette période voit se développer une intelligence qui structure le monde par la perception et le mouvement, et élabore les catégories "pratiques" de l'intellection du monde.
Les deux acquisitions fondamentales de cette période sont la permanence de l'objet lorsque l'enfant devient capable de se représenter l'existence et les déplacements d'un objet qui a disparu de son champ visuel et l'organisation de l'espace qui permet à l'enfant d'organiser les déplacements de son corps.
de 0 à 1 mois : c'est l'exercice des réflexes. Le nouveau-né tète le sein grâce au réflexe de succion. Entre deux tétées, il suce ses doigts, les draps, la couverture, etc. Très vite, lorsque l'enfant a faim, il rejette tous les objets à sucer qui ne sont pas le sein ou la tétine du biberon. Piaget conclut que le mamelon a une signification pour l'enfant : contact mamelon + sensation de lait qui coule = apaisement de la faim.
de 0 à 1 mois : c'est l'exercice des réflexes. Le nouveau-né tète le sein grâce au réflexe de succion. Entre deux tétées, il suce ses doigts, les draps, la couverture, etc. Très vite, lorsque l'enfant a faim, il rejette tous les objets à sucer qui ne sont pas le sein ou la tétine du biberon. Piaget conclut que le mamelon a une signification pour l'enfant : contact mamelon + sensation de lait qui coule = apaisement de la faim.
de 4 à 8 mois : c'est le stade de l'adaptation sensori-motrice intentionnelle avec les réactions circulaires secondaires qui permettent l'apparition de l'intentionnalité au niveau des comportements de l'enfant. Le bébé cherche l'objet caché d'abord sans insister puis systématiquement. Le jeu de cache-cache l'intéresse.
de 8 à 12 mois : c'est le stade de la coordination des schèmes secondaires et leur application aux situations nouvelles. L'enfant commence à agir sur le milieu.
de 12 à 18 mois : c'est la découverte des moyens nouveaux par expérimentation active. L'apparition des réactions circulaires tertiaires rend imprévisible la conduite de l'enfant pour l'observateur. L'enfant agit et manipule les situations. Pour attraper un objet, l'enfant est capable d'attirer vers lui un autre objet le supportant.
de 18 à 24 mois : l'enfant invente de nouveaux systèmes par combinaison mentale. A 2 ans, l'enfant fait preuve d'une intelligence pratique très développée.
La période pré-opératoire
(2 à 7 ans)
Les comportements d'imitation et de représentation se développent
progressivement. Entre 3 et 7 ans, les jeux symboliques sont les moyens d'adaptation
autant intellectuels qu'affectifs. L'enfant imite les adultes et expérimente.
Il prend, goûte, secoue et jette tous les objets qu'il peut attraper afin
de les connaître. C'est un explorateur dont la curiosité est légitime
et il ne faut pas lui interdire de toucher à tout.
L'apparition du langage permet à Piaget d'étudier la logique enfantine
: la pensée de l'enfant est égocentrique. Sa vision du monde se
fait toujours par rapport à lui. L'égocentrisme ou tendance naturelle
à tout rapporter à soi n'est pas de l'égoïsme. Il
ne s’agit pas d’un défaut moral mais d’un stade normal
du développement.
Cet égocentrisme a 3 dimensions
:
1) l'égocentrisme moral : c'est le cas d'un aîné qui devient
jaloux lors de la naissance d'un frère ou d'une sœur.
2) l'égocentrisme social : c'est le cas de l'enfant qui lors d'une fête
à l'école maternelle abandonne sa danse et ses camarades pour
regarder le public, insensible à ce que penseront les spectateurs. La
"cruauté" des enfants de cet âge n'est pas due à
la méchanceté mais à l'ignorance naturelle d'autrui.
3) l'égocentrisme intellectuel : Piaget s'est aperçu en écoutant
parler des enfants entre eux que, la plupart du temps, il n'y a pas d'échanges
d'idées mais des sortes de "monologues collectifs".
Le concept de "syncrétisme" constitue un instrument commode qui permet de rendre compte du caractère de la plupart des manifestations du psychisme enfantin : "tout est lié à tout".
L'enfant trouve toujours une raison à tout, quelle que soit la question. Sa fertilité en hypothèses est déconcertante. L'idée du "hasard" est absente de la pensée de l'enfant avant 7 ou 8 ans.
L'enfant définit globalement les choses par
l'usage :
qu'est-ce qu'une auto ? : " c'est pour aller vite".
qu'est-ce qu'une maman ? : " c'est pour faire la cuisine".
qu'est-ce qu'un vélo ? : "c'est pour faire la course" etc...
Ce type de réponse définit le "globalisme" ou la pensée
"syncrétique" : l'enfant n'effectue pas de synthèse.
"Le syncrétisme est la tendance spontanée des enfants à percevoir par visions globales au lieu de discerner les détails, à trouver des analogies immédiatement, sans analyse, entre des objets et des mots étrangers les uns aux autres, à lier entre eux des phénomènes naturels hétérogènes, à trouver une raison à tout événement même fortuit, bref c'est la tendance à tout lier à tout (...).
Voici par exemple un test de Burt qui suscite d'insurmontables obstacles : "Si j'ai plus d'un franc, j'irai soit en taxi, soit en train. S'il pleut, j'irai soit en train soit en autobus. Or il pleut et j'ai un demi-louis (10 francs). Comment pensez-vous que j'irai ?".
L'enfant n'arrive pas à isoler les deux conditions l'une de l'autre. Puisqu'on va en train ou en autobus s'il pleut, on va donc en taxi ou en train s'il ne pleut pas. Telle est sa conviction. Dès lors, pour la plupart des sujets, on ira en autobus puisque le train se trouve dans les deux termes de l'alternative et qu'il est lié à la condition "beau temps".
Le syncrétisme empêche donc l'analyse et empêche le raisonnement
déductif. On voit aussi dans un tel cas, que le syncrétisme explique
l'incapacité de l'enfant à la multiplication logique et explique
sa tendance à remplacer la synthèse par la juxtaposition. Le syncrétisme
s'accompagne d'une tendance à la justification à tout prix. L'enfant
trouve toujours une raison à tout".
L'enfant est "animiste" et considère que tout ce qui bouge
est vivant, que les objets ont une âme : le soleil et la lune avec un
visage, les nuages qui marchent, l'avion dans le ciel, l'ombre qui le suit,
etc.
L'animisme enfantin attribue une activité intentionnelle et consciente
à tout, prête aux choses des intentions morales et les met au service
de l'homme. L'animisme est donc un système provisoire de croyances qui
commande une explication artificialiste et finaliste du monde.
« Le sens commun adulte se sert aussi, pour différencier la vie
de la matière inorganique, du principe d'inertie, lequel, depuis le développement
de l'industrie, est entré de plus en plus dans nos habitudes intellectuelles.
Un corps physique ne dispose que du mouvement qu'il a reçu ; un être
vivant crée du mouvement. Mais il est évident que cette distinction
est toute récente. Aussi ne peut-on s'étonner que nos enfants
du 3ème stade (ceux précisément qui définissent
la vie par le mouvement propre) soient encore incapables de faire la différence
entre le mouvement apparemment spontané des astres, du vent etc... et
le mouvement des animaux ». (Jean Piaget - La représentation du
monde chez l'enfant).
L'enfant tente d'expliquer les phénomènes qu'il ne connaît
pas par une théorie qui lui semble logique, par exemple : " d'où
vient l'eau de la rivière ? : du robinet " !
Les explications logiques qui impliquent l'enchaînement de causes et de
conséquences n'ont aucune prise sur lui. L'enfant qui reconnaît
sa droite de sa gauche ne comprend pas que ces notions sont inversées
pour la personne en face de lui. Les expériences les plus célèbres
de Piaget concernent les transformations.
Les jeunes enfants ne peuvent concevoir la conservation des propriétés
physiques de l'objet à travers son changement. La notion d'invariance
ne s'établit que progressivement. Quand on transvase un liquide d'un
verre haut et mince dans un récipient large et bas, l'enfant qui a vu
la manipulation ne comprend pas que la quantité de liquide soit la même.
Si on montre deux boulettes de pâte à modeler égales à
un enfant et qu'on en déforme une, l'enfant ne voit plus l'égalité
de poids ou de volume.
La pensée de l'enfant manque de mobilité, elle n'est pas "réversible"
comme celle de l'adulte qui, en présence d'une situation difficile, multiplie
ses points de vue en suivant un plan logique, tel un bon joueur d'échecs.
L'enfant, lui, s'en remet au hasard. Il éprouve des difficultés
à raisonner.
Par exemple, on lui montre 4 formes : un carré, un rectangle, un triangle
et un rond. On cache ce dernier et l'enfant, sans regarder, doit trouver quel
est l'objet caché en posant des questions. S'il demande : " - c'est
le carré ?- Non.- c'est le rectangle ?- Non- C'est le triangle ?- Non
". Il posera quand même la dernière question, pourtant inutile
: " c'est le rond ? ".
L'étude des concepts temporels chez l'enfant a été suggérée
à Jean Piaget par Albert Einstein. Comment l'enfant appréhende-t-il
le temps ? Les différences d'âge se conservent-elles
nécessairement ? Un individu plus jeune est-il susceptible de rattraper
dans le temps son aîné ? Les différences d'âge correspondent-elles
nécessairement à l'ordre des naissances ? Piaget a montré
que pour l'enfant, entre deux frères, le plus vieux est celui qui est
le plus grand. La différence d'âge entre deux frères peut
se compenser et même être inversée dans l'esprit de l'enfant
si le plus petit "mange beaucoup de soupe" !
Né à Vienne en 1903, Bruno Bettelheim s'intéresse aux enfants psychotiques en tant que psychanalyste.
En 1938, il est déporté à Dachau puis à Buchenwald. Il y est confronté à l'expérience de ce qu'il nommera la "situation extrême", situation que l'homme ressent comme devant irrémédiablement le détruire. Cette expérience orientera toute son activité ultérieure quand, ayant échappé à l'extermination et émigré aux Usa, il dirigera "l'école orthogénique" de Chicago, qui est le centre le plus connu du traitement de la psychose infantile.
Il enseigne l'éducation, la psychologie et la psychiatrie à l'université de Chicago.
Son internement en camp de concentration lui a fait comprendre combien les structures concentrationnaires pouvaient anéantir rapidement des hommes psychologiquement équilibrés. Ainsi, une grande partie de ses travaux s'inspire de ce qu'il a connu dans l'enfer S.S.
Ses théories
Bruno Bettelheim considère que l'angoisse est un élément important dans la psychose.
"Malgré la diversité incroyable des symptômes que nous avons constatés chez plusieurs centaines d'enfants schizophrènes avec qui nous avons travaillé au fil des années, tous ces enfants avaient une chose en commun : une peur incessante pour leur vie. Nous sortons là du groupe plus restreint des enfants autistiques.
C'est que je suis convaincu, et je l'ai déjà affirmé en 1956 que tout enfant psychotique souffre d'avoir été soumis à des conditions extrêmes de vie, et que la gravité de sa maladie est en rapport direct avec la date d'apparition de ces conditions, avec leur durée et l'importance de leur impact sur l'enfant.
L'étude de la littérature suggère qu'il en fut de même pour les enfants schizophrènes décrits par d'autres auteurs. Furer (1964) parlant de toutes les formes de psychose infantile, écrit que ces enfants souffrent de panique et d'angoisse extrêmes".
En outre, plus l'enfant schizophrène est autistique, plus ses symptômes sont débilitants, plus grande est son angoisse de la mort. Les enfants autistiques, en particulier n'ont pas qu'une peur incessante pour leur vie ; ils semblent, de plus, convaincus que leur mort est imminente, et que celle-ci peut être retardée d'un instant s'ils ne font pas connaissance avec la vie. En 1955, Rodrigué a écrit :"Je pense que l'angoisse intense de l'enfant autistique est semblable à celle qui est engendrée par la mort imminente".
Bruno Bettelheim agit donc systématiquement avec ces enfants pour supprimer les sources d'angoisse : c'est ainsi par exemple que les portes de son établissement s'ouvrent de l'intérieur, les enfants pouvant donc sortir, sans craindre d'intrusions inopinées du monde extérieur. Tous les placards sont ouverts, sauf ceux qui contiennent ciseaux, couteaux, ou autres objets dangereux.
Les enfants accueillis compensent leurs carences affectives par des sucreries, du chocolat, des sandwichs, accessibles partout à volonté.
Dans l'ouvrage collectif : "Pour ou contre Summerhill"(école fondée par Neill) Bruno Bettelheim explique la différence, déjà formulée par Alexandre Sutherland Neill, entre la "liberté" et la "licence", différence que bien des parents n'arrivent pas à saisir, c'est-à-dire en fait le respect des autres.
"Le fond de la philosophie de Neill est naïvement rousseauiste : l'enfant humain naît foncièrement bon ; si seulement la société, mauvaise en soi, et les mauvais parents, laissaient l'enfant se développer sans angoisse ni refoulement, il arriverait tout seul à maturation et serait le plus magnifique des êtres humains.
Quant à la psychanalyse, Neill n'a retenu d'elle que deux choses : que seule la répression est mauvaise, et que les névroses sont provoquées par les refoulements sexuels.
Neill savait très bien que le fait de céder à la force conduit l'enfant et l'adulte à n'avoir l'un pour l'autre que de la haine ou du mépris. Si nous permettons à une personne de nous imposer sa force ou de nous intimider, nous ne pouvons plus faire grand chose pour elle. Nous ne pouvons plus l'aider, parce qu'elle ne nous respecte plus ; et aussi parce que nous ne l'aimons pas, qu'on se l'avoue ou non.
Il écrit : "La licence commence quand la liberté des autres est compromise. Dans mon école, par exemple, l'enfant est libre d'assister ou non aux cours, parce que ça le regarde personnellement, mais il n'a pas le droit de jouer de la trompette quand les autres veulent étudier ou dormir."
On doit être convaincu qu'on n'a pas le droit d'empêcher les autres de faire ce qu'ils font, alors qu'on a parfaitement le droit de s'abstenir de faire quelque chose si on le désire.
D'après ma propre expérience, je ne peux que souscrire à ce que dit Neill de la liberté de l'enfant : "Tout permet de croire qu'il s'agit de quelque chose de facile, de naturel et d'excellent, et pourtant il est stupéfiant de voir combien de parents, pourtant enthousiasmés par l'idée, la comprennent de travers".
Il cite l'exemple de parents dont le fils de 4 ans tapait sur le piano du voisin avec un maillet et qui le regardaient avec un sourire triomphant qui voulait dire :"Est-ce que l'auto-discipline n'est pas quelque chose de merveilleux ?" Malheureusement, ce sont des parents qui laissent à leur enfant assez de corde, non pas pour qu'il se pende, mais pour qu'il se laisse prendre comme un imbécile et eux avec lui.
Ce sont les mêmes "jeunes enthousiastes de l'auto-discipline", raconte Neill, "qui viennent visiter mon école et qui considèrent comme une restriction de la liberté, le fait que nous enfermons à clé les poisons dans une armoire et que nous interdisons de jouer sur les escaliers d'incendie. L'ensemble du mouvement en faveur de la liberté est compromis et méprisé parce que trop d'avocats de la liberté n'ont pas les pieds sur terre....L'un d'eux me fit récemment de vifs reproches parce que je tonitruais contre un garçon de 7 ans qui donnait des coups de pied dans la porte de mon bureau."
Une autre histoire, plus savoureuse, montre combien Neill avait de bon sens - cette qualité si nécessaire à tous ceux qui s'occupent des enfants - et combien, hélas, en sont dépourvus ceux qui ne comprennent ni la valeur de la liberté, ni les effets redoutables de la licence : "Une femme était venue me montrer sa petite fille de 7 ans. "M.Neill, me dit-elle, je n'ai pas perdu une ligne de ce que vous avez écrit ; et avant même que Daphné vienne au monde, j'ai décidé de l'élever exactement selon vos principes." Je lançai un coup d'œil à Daphné, qui était debout sur mon piano à queue avec ses gros souliers. De là, elle sauta sur le canapé et faillit passer à travers les ressorts". Vous voyez comme elle est naturelle ! me dit la mère, une vraie enfant neillienne! "
Comme il m'est souvent arrivé d'avoir des expériences identiques avec des parents qui avaient lu tous mes livres sans comprendre ce que je voulais dire, je suis de tout cœur avec Neill. Mais il poursuit en expliquant que le "foyer idéal est celui où les enfants et les adultes ont des droits égaux". Et ici, comme pour d'autres passages de ses livres, je pense qu'il est préférable de parler de droits propres à chacun plutôt que de droits égaux. De même que l'enfant a en propre le droit de jouer avec un revolver à capsules, les adultes ont en propre le droit de lire en paix.
En ce qui concerne l'Ecole Orthogénique, je suis toujours frappé de voir combien les visiteurs de passage sont étonnés de notre "permissivité" en ce qui concerne l'étiquette, les manières et le comportement. A l'Ecole Orthogénique, notre attitude intérieure vis-à-vis de l'enfant est très proche de celle de Neill bien que nos pratiques soient très différentes, parce que nous avons une philosophie et des enfants différents. Ce qu'ignorent les visiteurs, c'est que cette absence de contraintes mineures a un but, qui est de libérer chez l'enfant une énergie qu'il consacrera à une tâche énorme : reconstruire sa personnalité gravement déformée.(Bruno Bettelheim "Survivre")
Psychanalyse des contes de fées
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Pour Bruno Bettelheim, les contes de fées exercent une fonction thérapeutique sur l'enfant. Ils répondent de façon précise et irréfutable aux angoisses du jeune enfant et de l'adolescent pré-pubertaire. Le Roi et la Reine sont les "bons" parents, comme la marâtre, la sorcière, l'ogre, font partie des fantasmes de l'enfant qui voit en ses parents, parfois non plus les "bonnes images", mais les parents méchants et frustrants. Contrairement à ce qu'on affirme trop souvent, les contes de fées ne traumatisent pas les jeunes auditeurs. Ils décrivent une situation inconsciente à laquelle les enfants s’identifient, où ils se reconnaissent au passage, inconsciemment là encore. Les contes les aident à résoudre leurs problèmes par procuration (complexe d'Oedipe, problèmes divers de croissance, de jalousie ou d'identité.) Ils informent des épreuves à venir, des efforts à accomplir. Mais ils s'achèvent toujours par le succès et le réconfort. L'enfant, en s'identifiant au héros ou à l'héroïne, exige cette fin heureuse. Dans "La lecture et l'enfant", Bruno Bettelheim et Karen Zélan déplorent le contenu irréaliste ou stupide des ouvrages destinés à l'apprentissage de la lecture et démontrent comment dans la majorité des écoles américaines, on décourage l'enfant de tout effort intelligent.